lundi 1 février 2010

Nouvelle adresse


Archistorik est désormais doté d'un nouveau design et d'une nouvelle adresse web (non définitive) !

C'est par ici

lundi 18 janvier 2010

Un pavillon façon Tadao Ando

Projet de jury de Noël de 5ème. Il s'agit d'un pavillon situé dans une réserve naturelle, inspiré par le travail de l'architecte japonais Tadao Ando. Nous devions mettre en relation différents éléments formels, notamment: un plan d'eau, une passerelle, un patio, une zone d'information et d'exposition et une zone de relaxation/observation en terrasse.



J'ai travaillé ici sur la modulation par cubes de 5 mètres d'arête.

J'ai choisi de créer un lieu assez introverti, d'où l'on peut observer sans être vu.
Ainsi le patio (à l'arrière sur les photos) et la terrasse à l'étage sont presque entièrement clos, seules quelques ouvertures sont placées judicieusement de ci de là, une fois de manière à apporter de la lumière dans le lieu, une fois pour créer des séquences visuelles tels le bandeau en façade ou les percées carrées dans la toiture.

L'ensemble est composé à la fois par de grands éléments plans et à la fois par des éléments structurels légers et donnant une dynamique au lieu.
Seul le plan d'eau, accentué par le mur de clôture circulaire "casse" et allège l'orthogonalité qui sans cela aurait été sans doute trop rigoureuse.
Un peu de poésie est apportée par le cube de verre, en porte à faux au-dessus du plan d'eau.



vendredi 15 janvier 2010

Création d'un espace d'accès, d'accueil et d'information intégré à l'Abbaye de Forest

Projet de fin d'année, réalisé aux mois de mai et juin 2009. C'était la première fois pour nous que nous avions à faire à un bâtiment préexistant.



L'abbaye de Forest






Caractéristiques du lieu

L’abbaye de Forest s’organise en forme de fer à cheval autour d’un parc arboré. De par les habitations hautes d’un côté et par l’écran formé par les arbres de l’autre, elle n’est quasiment pas visible depuis la périphérie. Cette caractéristique confère au lieu une atmosphère de calme et de sérénité malgré une situation centrale et l’isole du bruit et de l’agitation des rues avoisinantes.

Trois porches d’entrée sont disposés symétriquement sur ce fer à cheval et permettent une circulation aisée entre les différents points d’intérêt : l’un permet l’accès au parking placé sur le côté, l’autre permet de se rendre sur la place située à l’arrière de l’abbaye, desservie par les transports en commun, et sur une artère densément fréquentée où se situent services et commerces, et le dernir permet d’accéder à l’église et au restaurant de l’abbaye.

L’abbaye est ouverte sur la nature ; de grandes fenêtres en plein cintre offrent un dialogue entre les espaces intérieurs et extérieurs. La lumière est tamisée par le feuillage des arbres qui surplombent l’abbaye, ce qui permet de conserver la fraïcheur à l’intérieur des bâtiments. Deux bâtiments plus imposants et d’une rigueur plus formelle sont édifiés aux extrémités du fer à cheval et accueillent un auditorium et des salles polyvalentes pour l’organisation d’événements.















Les matériaux utilisés sont des matériaux simples et peu coûteux de la région : brique et crépi teint en rouge, soulignés par des éléments en pierre de taille. Le revêtement de la couverture est une ardoise grise, hormis la partie qui n’a pas été réaménagée lors de la restauration de l’abbaye par la Commune de Forest, qui elle est faite de tuiles en terre cuite.













Lors de la restauration du bâtiment, les éléments importants de l’héritage architectural ont été conservés : à l’extérieur, rien n’a été modifié, si ce n’est les grandes fenêtres dont les châssis ont été minimalisés et dissimulés dans l’architecture afin de ne pas envahir l’espace visuel par de gros châssis de pvc proprement inesthétiques. Ceci a permis également de maximiser la lumière entrant à l’intérieur du bâtiment. À l’intérieur, les murs ont été recouverts d’un revêtement blanc d’une grande simplicité pour permettre une plus grande flexibilité en fonction des évènements. Les voûtes d’ogives ont gardé l’aspect brut de la brique rouge, soulignées et rythmées cependant par les arcs recouverts de blanc. À l’étage, les parois ont également été recouvertes de blanc, tandis que les poutres en chêne séculaire gardent leur aspect d’origine.

Présentation du projet

Programme

La demande consistait à créer un espace d’accès, d’accueil et d’information intégré à l’abbaye de Forest. Celui-ci devait être d’une superficie d’environ 200 mètres carrés, être couvert sans pour autant être totalement fermé et comprendre un escalier « grand passage » pour accéder à l’étage. Il devait devenir l’entrée principale de l’abbaye et accueillir le public pour différentes manifestations : vernissages, cocktails, rencontres avec un artiste, spectacles,…
L’objectif était de parvenir à synthétiser notre expérience acquise au cours de ces deux dernières années
scolaires.

Ainsi, plusieurs compétences étaient évaluées :
- Organiser l’espace en tenant compte des caractéristiques des lieux ;
- Etudier les circulations, tant extérieures vers intérieures (jardin vers nouveau bâtiment)
qu’intérieures (nouveau bâtiment vers ancien) ou encore verticales (d’étage en étage), et ce à l’aide d’escaliers, de passerelles, de terrasses,…
- Établir des liaisons spatiales et visuelles entre une architecture ancienne et une architecture contemporaine ;
- Donner un sens à la perception de l’espace depuis différents points de vue, notamment par l’apport de lumière.


Introduction à la démarche architecturale entreprise en réponse à la demande

Intégrer un bâtiment dans une construction ancienne, c’est pour moi, d’une certaine façon, un processus identique à celui d’intégrer une construction indépendante dans un environnement dénué de tout édifice : l’architecture, qu’elle soit en relation directe avec ce qui est construit ou qu’elle ne le soit pas, doit être pensée, élaborée et concrétisée en relation avec le milieu, car la nature à elle seule offre elle aussi des propriétés techniques et esthétiques qu’il faut respecter. Un paysage de falaises, une forêt, un désert, une plage, un milieu rural ou un milieu urbain présentent chacun des caractéristiques dont on ne peut pas ne pas tenir compte. Il s’agit de créer avec le créé, que ce soit par la main de l’homme ou par celle de la nature.

La qualité du métier d’architecte réside dans cette fonction qui lui est propre : maïtriser les aspects techniques et visuels de la construction pour parvenir à édifier un ouvrage dans le respect de ce qui l’entoure. Mais respecter ne veut pas forcément dire dissimuler : une architecture peut réagir à un environnement honteux et interagir avec celui-ci pour le remettre en valeur, ou encore provoquer chez le public une indignation de manière à l’en conscientiser et éventuellement à l’inciter à sa transformation : c’est le cas, par exemple, avec le cube de béton de Rudy Riccioti (Stadium Salle de rock, Vitrolles, France, 1990), un édifice monolithique brut, austère voire « vulgaire » comme le revendique l’architecte, installé sur une ancienne décharge industrielle et sur lequel je m’étais basé pour réaliser mon projet de fin d’année de 5e.

Cependant, mon projet ne nécessite pas cette provocation puisque son environnement offre, à mes yeux, une grande qualité esthétique. Bien qu’il me semble fort improbable qu’à l’époque de sa construction l’on ait pensé réellement à son intégration dans la nature, l’abbaye de Forest me parait communiquer et former une symbiose, un équilibre avec celle-ci. La subtilité du projet résidera dans la capacité à ne pas « casser » cet équilibre, mais au contraire à l’amplifier, le sublimer, et ce sans le dissimuler puisqu’il devra faire office d’entrée principale de l’abbaye. La difficulté sera aussi d’amplifier cet équilibre par le contraste entre le nouveau et l’ancien.

Une autre difficulté encore sera de créer un espace dont la fonction n’est pas proprement définie et composé essentiellement de vide. Si la demande pour ce projet n’a pas de limites bien fixées (si ce n’est une superficie approximative) et que par là-même elle permet une plus grande liberté, indépendamment de toutes les contraintes urbanistiques et - dans une certaine mesure - techniques, le souci majeur sera de concrétiser un espace d’une ampleur déjà considérable (200 mètres carrés environ) cohérent et efficace spatialement et visuellement, sans tomber dans le superficiel ou, au contraire, dans un ultra-minimalisme prétexte à la facilité et à une trop grande simplification. Je me permettrai cependant d’intégrer dans cet espace des éléments qui n’ont pas fait l’objet de la demande mais que j’ai jugé pouvoir être utiles.

Le lieu devra donc être modulable pour se plier à toutes les occasions. Pour ce faire, plusieurs solutions dont je parlerai par la suite me sont apparues.


En plus d’une intégration respectueuse de l’architecture déjà présente et d’une modularité innovante et fonctionnelle, j’ai choisi, pour la première fois pour moi depuis le début de ces études orientées vers les arts de l’espace, de consacrer à ce projet une attention particulière au respect de l’environnement à travers une architecture dite « bioclimatique », sans pour autant me limiter dans l’originalité de la forme. Il s’agit peut-être d’un idéal antithétique lorsque l’on prend conscience des constructions considérées comme respectueuses de l’environnement – appelées plus généralement constructions passives ou basse énergie – déjà réalisées par le passé, qui bien souvent font preuve d’un manque certain d’originalité formelle. Ceci permettra, d’une certaine manière, de marquer une transition plus légère et plus subtile entre la nature composant le parc de l’abbaye et ses bâtiments. Encore une fois, une difficulté se pose, qui consiste à établir des liens techniques et esthétiques entre la nature et un espace qui, par sa fonction, doit faire preuve d’un maximum de présence visuelle.

Ces quelques lignes paraitront peut-être trop ambitieuses pour ce type de projet. C’est là que réside pourtant la qualité de l’(étudiant-) architecte : parvenir à concrétiser les désirs immatériels de l’esprit et à les combiner de manière originale, fonctionnelle, esthétique et novatrice sous une forme matérielle.





Démarche

Réflexion sur la volumétrie du projet

L’idée première de ce projet était de continuer la courbe que forme l’abbaye de Forest, de manière à amplifier l’ambiance intimiste que l’on retrouve dans le parc et à définir visuellement le projet comme étant une prolongation du bâtiment, la suite logique de son architecture, son aboutissement. Ceci permet de proposer deux architectures contrastées : l’une ancienne, l’autre moderne, mais qui se répondent dans la forme ; cette application permet de donner au projet une certaine cohérence formelle. Autour de cette idée s’articulent différents éléments que j’ai choisi d’intégrer au projet : un volume compact et émergeant du sol de manière désinvolte, qui aurait paru trop brut, trop agressif si je ne l’avais surmonté d’une toiture ondulante qui, elle aussi, émerge du sol et permet d’adoucir les arêtes tranchantes du bloc qu’elle surplombe. En partie «végétalisée», elle se comporte comme une prolongation du parc dans le ciel, et apporte une note poétique à l’ensemble.

L’extension est en partie enterrée, ce qui permet d’augmenter la hauteur sous plafond et d’optimiser la surface construite qui forme, vue du ciel, un parallélépipède rectangle.


Dans la partie « intérieure » de l’abbaye, la façade du projet qui prolonge la courbe du bâtiment est entièrement vitrée afin d’offrir un maximum de clarté et de laisser le caractère ancien de l’abbaye apparaïtre en transparence : l’existant se prolonge et s’intègre dans le projeté. Il en est de même pour le volume qui s’articule dans la partie « extérieure » au cloïtre, un espace vide et totalement vitré. La façade opposée à la courbe est quant à elle très fermée.

La couverture est formée de deux toitures distinctes et indépendantes. L’une est sinueuse et couvre l’ensemble de l’extension et la partie du bâtiment existant qui y est intégrée. Cette toiture est partiellement recouverte de végétation et partiellement ajourée : à cet endroit, seule la charpente subsiste et permet au bloc qu’elle surplombe d’apparaïtre par tranches. L’autre forme la « vraie » couverture, et est intégrée à ce bloc. Elle se compose d’une vitre et, par dessous, d’une surface ajourée offrant des jeux de lumière animés au travers de diaphragmes pouvant s’ouvrir et se fermer, que l’on pourrait comparer aux moucharabiehs de Jean Nouvel (Institut du Monde Arabe, Paris 5e, 1987), bien qu’ils soient relativement plus sobres. Sur le côté de cette partie du toit a été installé un escalier qui mène à l’étage. Une terrasse fait office de patio. Les ouvertures à cet endroit ont du être agrandies afin de permettre le passage. La charpente de profil courbe qui surplombe cet escalier a du être rehaussée : elle se détache du reste de la toiture avec légèreté, comme un fin drap flottant au vent et est soutenue au moyen d’une structure qui répète l’ossature de la charpente.



À l’intérieur de l’extension, j’ai tenté de mêler, de manière intelligente et innovante, technique, fonctionnalité, qualité d’espace, de circulation et de lumière. La circulation devait être optimale et offrir une transition originale et efficace entre le bâtiment existant et le bâtiment projeté, mais aussi entre l’extérieur et le projet. J’ai donc choisi de conserver l’agencement des circulations extérieures, et de prolonger une allée à l’intérieur de mon projet. Ainsi, le bâtiment peut se traverser comme s’il n’avait pas existé. Désormais, cette allée forme une mezzanine ouverte sur un grand espace modulable, plongeant dans le sol et constitué par des gradins mobiles qui peuvent être alignés au même niveau afin d’offrir une grande surface plane. Cet espace est « protégé » de la lumière par les diaphragmes au plafond et par une cloison ajourée, placée parallèlement à la façade vitrée. Ceci permet, si besoin est, de plonger la pièce dans l’obscurité ou la pénombre dans le cadre des événements qui y seraient organisés. Entre cette cloison et la façade vitrée se trouve un espace voué à la circulation, où l’on peut trouver un escalier qui prolonge les marches des gradins. L’espace est baigné d’une lumière directe et permet d’accéder à la terrasse, en contrebas par rapport au niveau du sol.

Au rez-de-chaussée, la transition entre le bâtiment existant et le bâtiment projeté se fait de manière directe et les ouvertures ont été conservées. Pour permettre l’accès à l’espace desservant le parking et l’arrière-cour de l’abbaye, une ouverture a été réalisée sur toute la hauteur du bâtiment. Elle constitue la nouvelle entrée principale et permet une circulation plus aisée entre le parking et les espaces d’exposition : auparavant, il fallait passer sous le porche et longer les murs de l’abbaye pour y accéder. Une fenêtre a dû être obstruée car elle se trouvait à l’emplacement de la liaison entre la façade de l’abbaye et l’une des baies de l’extension.

L’architecture de mon projet propose différents jeux de contrastes et de répétitions, de similitudes et d’oppositions, tant au niveau de la forme qu’au niveau de la lumière ou des matériaux.


Au niveau formel, le premier contraste que l’on peut remarquer est celui qui s’établit entre la toiture et le bâtiment qu’elle surplombe : tandis que l’une trouve sa force dans la légèreté, la finesse, la délicatesse et le côté « organique » de sa conception, l’autre se présente de manière presque brutale voire austère. La toiture courbe s’élance dans le ciel comme un mouchoir flottant au vent et est ouverte, transparente, tout en semblant vouloir « protéger » les éléments qu’elle recouvre. Le bloc de béton, quant à lui, est relativement fermé et paraït s’enfoncer dans le sol, par humilité, ou au contraire en jaillir avec effronterie et « engloutir » les bâtiments de l’abbaye. De plus, l’escalier qui dentelle le profil de ce bloc accentue son angularité, et par-là même sa force visuelle. Tandis que la toiture permet de créer un lien avec le ciel et la nature, le bloc de béton dialogue avec la terre et le bâti. C’est l’association subtile de ces deux éléments qui donne au projet toute sa cohérence.


Au sein même de ce bloc, nous pouvons constater qu’un travail sur les contrastes a été réalisé : le choix d’utiliser le béton, qui présente une opacité visuelle très dense, permet de compléter en quelque sorte la légèreté et la transparence du verre. Entre l’intérieur et l’extérieur également, le contraste se fait au niveau des matériaux : le blanc pur a été choisi pour s’opposer à la noirceur du béton et pour créer un lien avec l’intérieur de l’abbaye.

Au niveau de la lumière, le travail a été effectué sur différents types d’ouvertures, qui permettent soit une lumière directe et « pleine », comme dans la partie de l’extension se trouvant du côté extérieur de l’abbaye, soit une lumière lamellée ou offrant des jeux de moirages, plus ludiques, grâce à la couverture et à la cloison
ajourée.

Les sensations spatiales à l’intérieur de l’extension sont assez déroutantes : le jeu des courbes mêlées aux lignes droites s’ajoute à l’effet plongeant provoqué par l’angularité des gradins et des plafonds, de manière à donner au visiteur l’impression de tomber lorsqu’il se trouve dans la « mezzanine » au niveau du rez-de-chaussée, tandis que l’espace vitré à l’arrière de l’abbaye offre une volumétrie ouverte sur l’extérieur, pure par sa géométrie et sa transparence, et libérée de superflu. De plus, la lumière, qui se fait parfois aveuglante, parfois tamisée et parfois absente provoque chez le visiteur la sensation déroutante de se trouver dans un
environnement en perpétuelle mutation, où rien n’est figé.

À l’extérieur, cette impression d’architecture instable, mouvante est tout autant présente par l’ondulation de la toiture, et est également dispersée et interrompue par l’angularité du bloc de béton. Les différents éléments architecturaux s’opposent, s’entrechoquent et se répondent à la fois dans un mélange improbable de lumières et de volumes contrastés qui forment pourtant un tout cohérent.


Réflexion sur l'aspect symbolique du projet

Il est toujours délicat d’effectuer en architecture la rénovation, la transformation ou l’extension d’un bâtiment préexistant, car celui-ci est en rapport avec une histoire et un contexte qui lui est propre ; la transformation ultérieure de ce bâtiment, de surcroït lorsqu’elle se fait par un architecte autre que celui qui l’a bâti et à une époque totalement différente, est une difficulté supplémentaire puisqu’il s’agit de ne pas ôter à ce bâtiment tout son caractère historique, et surtout de ne pas dévaloriser son architecture au profit de ce qui est projeté.

L’abbaye de Forest est à l’origine, par définition et comme tous les lieux de culte, un espace au caractère sacré, où sérénité, calme et paix sont les maïtres mots. Si aujourd’hui d’abbaye elle n’a plus que le nom, elle n’en garde pas moins le caractère et l’ambiance pour autant. Le projet d’extension devrait idéalement parvenir à conserver cette caractéristique. Je pense y être arrivé, même s’il ne s’agit pas d’une extension classique qui tend à copier et à répéter un style architectural déjà présent : déjà l’idée de prolonger la courbe de l’abbaye forme en soi une conception cohérente et permet d’accroïtre l’atmosphère de sérénité qui y règne. Le fait que la partie de l’abbaye où est bâtie l’extension apparaisse en transparence au travers de celle-ci est également un facteur déterminant : l’architecture nouvelle s’appose sur une architecture ancienne et celle-ci reste en même temps apparente en filigrane ; l’histoire, d’une certaine façon, se poursuit et forme un tout cohérent et compréhensible.

Mais le bâtiment trouve également sa place dans le futur, dans le sens où l’architecture est en perpétuel changement, en continuelle mutation. Plusieurs éléments contribuent à cette symbolique : notamment le fait que la courbe ne referme qu’à moitié le cloïtre, ou encore, de manière plus subtile, la partie « charpente » de la toiture courbe qui laisse imaginer une architecture inachevée ; mais ceci n’en fait pas pour autant un projet qui puisse paraïtre inabouti.

Les matériaux ont été choisis avec soin pour atteindre une architecture de qualité au niveau de la symbolique. Le béton est aujourd’hui le matériau de base d’une architecture contemporaine. Le laisser à l’état brut fait référence à l’ensemble de la production actuelle : le projet acquiert au travers de ce matériau une dimension universelle et forme une continuation avec les réalisations du monde entier, et apparaït cependant comme «révolutionnaire» au sein de l’abbaye puisque celle-ci est habillée de pierre calcaire et de brique rouge. Par-là même ce matériau établit un lien entre une réalisation ancienne et le monde contemporain extérieur. L’édifice religieux perd son caractère introverti en intégrant une architecture internationale. Le verre est également symbole d’ouverture de manière plus visuelle, tandis que la charpente en bois représente la nature environnante.

Les couleurs sont le blanc, le gris et le vert. On peut établir des liens entre ces couleurs et le contexte : le blanc utilisé à l’intérieur de l’extension est symbole de pureté et de simplicité et se lie aux couleurs de l’intérieur de l’abbaye et aux habillages classiquement utilisés dans les intérieurs actuels. Le gris, utilisé à l’extérieur au travers du béton, représente la ville ; le vert de la végétation qui recouvre la toiture établit quant à lui un lien entre la nature et l’architecture.






Tour en bois

Projet réalisé aux mois de novembre et décembre 2008. Il s'agissait de créer une tour invitant à un parcours architectural. Le choix du lieu était laissé libre ; j'ai décidé d'implanter mon projet dans le "parc-musée" Insel Hombroich à Düsseldorf.




Les deux fils conducteurs du projet ont été la circulation et la lumière. Ces deux concepts ont été liés et mis en valeur l'un par l'autre.

Le projet se présente, dans sa globalité, comme une tour centrale faisant office de pilier supportant les différents volumes qui s'articulent en spirale, par gradation, en demi-niveaux autour de celle-ci.

J'ai tenté de concevoir le projet en fonction de l'environnement: une grande sobriété dans l'articulation des volumes, des espaces simples. Une lumière parfois douce et tamisée, parfois "totale", parfois nulle, pour répéter celle formée par les arbres environnants et les plaines alentours. L'orthogonalité a été un choix tout naturel pour des raisons de simplicité, tant au niveau de la mise en oeuvre qu'au niveau visuel, mais aussi par rapport aux sculptures et bâtiments préexistants dans le parc.

La circulation de fait en spirale par demi-niveaux. À chaque ascension, chaque niveau propose une conception différente de la lumière, de l'espace et du paysage malgré des volumétries semblables.




La lumière, pour accentuer le réel, se fait de manière évolutive, augmentant avec l'altitude. Ainsi, le premier palier est un endroit totalement clos et sombre, tandis que les différents volumes intermédiaires proposent différents jeux de moirages, de lumières tamisées, pour en arriver à une terrasse complètement ouverte.

Parallèlement à cela, la tour centrale par laquelle nous quittons le lieu est un volume totalement clos et étroit, ce qui provoque chez le visiteur une transformation, voire une amputation des sens, afin que ces sens soient remis en exergue à sa sortie, déséquilibrant le visiteur par un contraste de lumière et d'espace.






À la manière de Jean Nouvel

Projet réalisé dans le cadre de mon cours "Arts de l'Espace" à l'Institut Saint-Luc aux mois de septembre et octobre 2008. Il s'agissait de réaliser un objet abstrait, regroupant différentes caractéristiques propres aux oeuvres de l'architecte étudié. Voici un résumé du dossier que j'ai réalisé pour l'occasion.



Concevoir l'Architecture

Le chaos urbain et la contextualité


Jean Nouvel conçoit et propose de concevoir la ville, le « chaos urbain » comme une nouvelle couche géologique : des éléments architecturaux, dont la liaison paraîtrait au premier abord improbable, s’étaient télescopés par hasard au fil des siècles. De cet amalgame, de cet agrégat était née une certaine poétique.

C’est dans le domaine de l’interaction de l’architecture avec l’environnement qu’est le respect de cette poésie son cheval de bataille : l’architecte doit, aujourd’hui plus que jamais, tenir compte de l’histoire. S’il se doit de présenter un regard nouveau sur la ville, il ne peut le faire toutefois en transformant totalement et sans scrupules le milieu, et par-là même en bouleversant les habitudes qui y étaient nées. Il n’est plus question désormais de procéder à un grand nettoyage urbain tel qu’il y en eut auparavant avec Haussmann ; désormais, l’architecture trouve sa subtilité dans la continuité.

« Si l’architecture est la pétrification d’un moment de culture, il faut chercher son avenir en dehors de sa propre histoire »

Comment comprendre cette citation ? Selon Jean Nouvel, l’architecture n’est pas une discipline autonome. Ainsi, l’architecture dépend autant des différentes formes d’art qui la côtoient et qu’elle intègre, que de concepts considérés comme à la fois étrangers et à la fois mêlés à l’art : l’urbain, le rural et l’Homme, surtout : l’Homme par l’Histoire et par son impact sur l’environnement, l’Homme par les mutations et par les influences. L’architecture doit être une réponse, un miroir sur le milieu. Qu’elle soit une insulte à son environnement ou un éloge, le but aujourd’hui est, aux yeux de l’architecte, de provoquer un impact sur le spectateur, de stimuler une interaction entre l’Homme, l’Histoire et l’Art afin de générer ou d’entretenir le débat.

Jean Nouvel propose d’ouvrir la réflexion sur la cité en relation avec l’autorité politique. Il souhaite pousser la France et même l’Europe à réfléchir sur une nouvelle façon dont la ville doit être reconstruite, ou au moins évoluer. Partir de l’analyse, car la ville que l’on imagine dans trente ans existe déjà à 70 % ; il y a toujours une mutation. Beaucoup de choses ont pris racine, beaucoup de liens se sont tissés : il faut travailler à partir de là.

« Plus une idée est générale, plus elle est creuse, ou alors c’est un lieu commun. Or nous sommes plutôt pour des lieux qui ne soient pas communs en architecture ! »

L’utopie est, selon Jean Nouvel, juste une lumière vers laquelle on va. Chaque fois qu’on a voulu être dans l’utopie, on a fait des bêtises. Mais nous construisons également pour le présent, puisqu’une grande partie de l’architecture se base sur ce qui est déjà là.

L’architecte est un kleptomane

L’architecte est un kleptomane, il pique tout, partout : dans la ville, dans la technique, dans les objets, et surtout dans l’art. L’avant-gardisme se fait par l’art, laboratoire de nos émotions, et non par l’architecture, ou alors très rarement. Même si, parfois, Jean Nouvel admet que l’on peut considérer que l’architecte est également un artiste, lorsqu’il se préoccupe un peu de la forme et des sensations qu’elle fait naître. Celui qui s’y intéresse est en relation avec son époque, car on ne vient pas de nulle part.

Cela s’est déjà confirmé depuis les origines, l’art est la source première, la matière génératrice de tout ce qui s’articule autour. L’art est avant tout l’application informelle, abstraite de nos désirs et de nos frustrations. L’architecture, elle, suit le mouvement en proposant une formulation simplement différente, mais une fin semblable.

Appréciation personnelle

Balayées, les vieilles idées

Les aprioris que j’avais à l’égard de Jean Nouvel se sont vus en peu de temps balayés d’un revers de la main. Car si je connaissais dans les grandes lignes les oeuvres significatives de sa carrière, je n’appréciais pas forcément la noirceur et l’agressivité de son travail : je ne m’attachais pas à connaître le pourquoi de ce travail ; seuls les aspects esthétiques appartenant aux goûts de chacun m’importaient.

Après maintes recherches et lecture de documents explicatifs, de documentaires audio, photo et vidéo et d’interviews, je peux en conclure que si d’un point de vue formellement esthétique, le travail de Jean Nouvel ne m’a pas forcément fasciné, car à mes yeux trop strict, je peux cependant aujourd’hui comprendre sa démarche et accepter que nombreux soient ceux qui lui donnent de la crédibilité. Malgré tout est-il vraiment nécessaire de devoir faire un choix : l’esthétisme ou la sagesse ? A mes yeux, ces deux concepts se doivent d’être mêlés, ils doivent se répondre et se compléter. Même s’il s’agit évidemment toujours d’une question de goûts.


Centre de culture et de congrès de Lucerne.

M’ont particulièrement plu, les aspects sociaux de l’architecture que Jean Nouvel propose de concevoir. Il a permis d’élargir le champ intellectuel propre à l’architecture en offrant de nouveaux concepts sur son évolution et son histoire. L’architecte ne s’occupe pas de l’Homme en particulier mais de groupes de populations et traduit plastiquement la situation de ceux-ci. Il rend compte d’une situation, et par la provocation, pousse au débat, veut faire changer.

M’a également plu son discours, bien que soient nombreux ceux qui s’élèvent à son encontre, sur l’importance du milieu et le respect des attachements liés aux lieux en voie d’être transformés. En effet, l’architecture d’aujourd’hui ne peut à mes yeux se concevoir sans prendre en compte tous les éléments sociaux, culturels, historiques et plastiques déjà en place. La brutalité des bâtiments qui démontrent un sentiment de non-appartenance à ces égards traduit la bêtise de leurs auteurs.


Salle des pas-perdus du Palais de Justice de Nantes.

Présentation du projet

Premiers jets d’idées

Jean Nouvel, nous l’avons constaté, travaille essentiellement le noir ; le noir mat, le noir brillant, le noir translucide, le noir associé au rouge ou au métal. La lumière, également ; qu’elle soit plongeante, projetée, reflétée, matte, aveuglante, tamisée, par transparence, ...

Ses formes se caractérisent généralement par une grande importance donnée à l’horizontalité et l’orthogonalité, et un équilibre certain entre les formes. Mais nous n’y retrouvons malgré tout jamais de parfaite symétrie.

Je devrai donc concevoir mon « objet » abstrait en tenant compte de ces principes fondamentaux qui caractérisent l’architecture de Jean Nouvel. Cependant, le projet se constituant plus d’une sculpture que d’une oeuvre architecturale, la verticalité est, à mon sens, plus adaptée à la fonction qui lui est propre : la verticalité donne une certaine monumentalité à l’objet, et plus d’élancement, d’ « élégance ».




Démarche

Par ce projet, j’ai tenté de synthétiser l’ensemble de la carrière de Jean Nouvel par des éléments représentatifs, qui se répètent sur différents projets. Jouer sur les différentes textures et sur la lumière aura été le fil conducteur tout au long de sa conception.

J’ai commencé par interpréter les différentes constructions de l’architecte, cibler les éléments importants et retranscrire tout cela par écrit, par des mots-clés. Il en est ressorti une importance du jeu sur la lumière et les surfaces mattes, brillantes, translucides, miroitantes, transparentes,… mais surtout le lien établi entre le bâtiment et le contexte historique, politique et géographique dans lequel il s’inscrit et le dialogue qui s’interpose entre ceux-ci.

Malheureusement, le contexte dans lequel s’inscrit le projet n’étant pas connu, il n’aura pas été possible de travailler ce point de vue, bien qu’essentiel dans le travail de Jean Nouvel. Auront donc été favorisés les seuls aspects purement plastiques.

Ainsi, j’ai commencé par rechercher une volumétrie englobant l’ensemble de la carrière de Jean Nouvel. Au départ, je favorisais un axe horizontal dominant, les deux cubes placés l’un à côté de l’autre, renforcé par un grand pan de couverture, rappelant le Centre de la Culture de Lucerne et le Palais de Justice de Nantes. Mais il fut rapidement abandonné au profit d’un axe vertical car à mes yeux plus approprié à sa fonction (il s’agit d’une sculpture, plus que d’un bâtiment).

Les deux cubes sont donc superposés, mis en relation par un volume plus discret, avec toujours la présence de ce grand pan sur le dessus. Les volumes sont traités en similitudes et contrastes : une même forme, mais dans des sens différents. Chaque cube est constitué de deux pans verticaux parallèles et planes, et de deux pans d’un côté en creux, de l’autre en positif.


L’une des façades en verre est prolongée sur toute la longueur de la « toiture ». Ceci atténue la monotonie que l’on aurait pu reprocher à un simple volume de base carrée où aucun des côtés ne se distingue des autres.
Il en ressort une volumétrie jouant sur la sobriété et l’orthogonalité, tout en conservant des points anguleux voire incisifs.

Ensuite, le travail a été axé sur les couleurs. J’ai choisi deux dominantes, une pour chacun des cubes, que l’on retrouve sur l’ensemble de la carrière de Jean Nouvel, par touches ou par pans de murs entiers : le rouge et le noir. Des couleurs tranchantes, qu’on ne peut utiliser sans une certaine réserve : des couleurs que l’on attribue le plus souvent à la violence et qui traduisent généralement une certain malaise. La couleur intermédiaire utilisée est le gris, appliquée au volume reliant les deux cubes et qui adoucit la transition entre ceux-ci. Ces couleurs sont appliquées différemment sur chacune des faces : parfois brillantes, parfois translucides, parfois mattes.

Le jeu sur les motifs et la lumière aura sans doute été le plus important. Chacun des côtés du projet joue sur différents effets. La « toiture » perforée produit à l’intérieur du cube un effet de moirages distillés très subtile. Ces perforations se retrouvent sur l’une des faces du cube noir, ce qui offre à l’intérieur du cube une lumière qui paraît travaillée par sérigraphie.


"Moucharabiehs" à l'Institut du Monde Arabe, Paris.

Certaines faces du projet sont translucides et colorées, en rouge pour le cube rouge, en bleu pour le cube noir. La lumière qui est produite à travers ces façades à l’intérieur des cubes produit une atmosphère assez malsaine. Les couleurs rouge et bleues pour les vitrages s’inspirent de la Torre Aqbar à Barcelone.

La paroi de verre contraste avec le cube noir entièrement fermé. Celle-ci s’est vue apposer un quadrillage rectangulaire - en rappel à la Fondation Cartier – et graver discrètement le nom de Jean Nouvel.


Fondation Cartier à Paris.


Archicool.com, L’interview polémique : Jean Nouvel + Les Halles, Paris, juillet 2004.
LELOUP Michèle pour L’express.fr, Jean Nouvel : l’architecte est un kleptomane, Paris, juin 2008.

La sphère de l'Art.

- Tu n'as sans doute pas envie d'entendre ce que je vais te dire mais, à mon avis, ton projet, il ne tient pas la route.
Richard ne bronche pas. Il serre juste un peu plus fort la canette de bière. Le métal lâche un craquement qui en dit long sur la pression que les doigts lui font subir.
- Ton projet est trop référentiel. Tu restes dans la sphère de l'art comme tous les cons qui s'encroûtent. C'est le fléau de l'art contemporain : les oeuvres ne parlent qu'aux initiés, au petit monde des collectionneurs et des curateurs.
- Tout ce que tu me dis là, je le sais.
- Alors, pourquoi est-ce que tu perds ton temps comme tous les autres à regarder ce que les artistes contemporains pondent ? L'art ce n'est pas la messe, il ne s'agit pas de respecter la liturgie. L'art, c'est la vie, putain !
Il lâche sa phrase avec un tel enthousiasme qu'il est obligé, aussitôt, de se taire pour laisser respirer le silence. Les mots sont si lourds parfois qu'il vaut mieux les laisser s'écraser sur le sol.
- Tu en as encore beaucoup, des platitudes comme celle-là, à me balancer au visage ?
Léon sourit. Il ne voulait pas vexer Richard mais il n'a pas pu s'en empêcher. Il faut qu'il trouve un peu mieux... Qui sait, en cherchant bien, peut-être.
- Si tu veux vraiment décoller, moi je n'ai qu'un conseil à te donner : laisse tomber tout ce que tu sais de l'art et poses-toi la question de ce qui pourrait faire sens pour les gens aujourd'hui.

ANCION Nicolas, L'homme qui valait 35 milliards, 284 pages, éditions Luc Pire


À mes yeux, cette théorie est vraie et valable également dans le domaine de l'Architecture.
Le créateur d'aujourd'hui est tellement imprégné de son activité qu'il ne peut parfois plus concevoir que le reste du monde n'est pas capable de considérer son oeuvre de la même façon que lui.

Parler de lumière, de couleurs, de matières, de volumétrie, de modularité ou de références à telle époque, tel architecte, tel mouvement ou tel événement, que sais-je d'autre encore, c'est bien joli mais comment ceux qui n'ont pas un minimum de bagage culturel artistique et architectural - et sans doute ceux-là sont-ils nombreux - peuvent-ils se rendre compte de tout cela ? Comment un bâtiment peut-il être considéré comme une réussite si seuls les initiés sont capable d'en faire état ?

Dès l'entrée aux études, on plonge l'étudiant architecte dans un monde, une sphère de l'art complètement introvertie et on l'assomme de théories et de notions fondamentales de l'architecture - des questions d'équilibre, de contexte,... - qui, certes, à la réflexion sont généralement logiques, indéniables et "universelles"... Mais quel sens ces notions peuvent-elles bien avoir pour le monde extérieur à tout cela ?
Comment rendre l'architecture appréciable au yeux de tous?
En posant des écriteaux aux entrées de chaque édifice remarquable?...
Pas très convaincant.

Cet extrait présente une multiplicité d'éléments remettant en cause la philosophie de l'art, que l'on pourrait par extension prendre en compte dans le milieu architectural, notamment cette question d'accessibilité de l'Art, mais également celle du "respect de la liturgie".

Sans même considérer les parties purement techniques de l'Architecture, serait-il envisageable qu'en restreignant la question du respect de la théorie - des normes, des moeurs, des valeurs, appelez cela comme vous le voudrez - aux aspects artistiques restreints de ce domaine, il n'y ait réellement plus lieu de suivre la moindre règle préétablie?

L'Art, serait-ce l'expression de la conception personnelle du Beau dénuée de toute contrainte, de tout édit, de manière à personnifier les fantasmes du moi intérieur en toute et parfaite liberté?
Ou bien serait-ce plutôt, comme l'Art l'est généralement considéré comme tel au travers des "Académies", l'expression de la Beauté acceptée comme telle par une majorité, ce qui inclurait le refus, la négation d'un idéal personnel mais celui d'une communauté?

En résumé, l'Art doit-il traduire une volonté individuelle, ou collective?

jeudi 14 janvier 2010

Introduction à Archistorik

Pourquoi ce nom, "Archistorik"?

À vrai dire, je ne suis toujours pas convaincu de ce titre pour mon blog ; malheureusement, j'étais bien forcé de porter mon choix sur l'un ou l'autre, même si celui-ci me semble encore tout à fait inapproprié.

L'idée m'est venue en consultant les titres de quelques-uns des trop rares ouvrages consacrés à l'Architecture de ma bibliothèque personnelle, lesquels avaient en majorité la prétention de présenter l'histoire de l'Architecture, l'histoire d'une période architecturale ou celle d'un architecte.

Que cela soit clair, si le titre peut sembler ambigu de par les termes Architecture et Historique, il n'est pas dans mon intention de tenter de développer ici les éléments de l'histoire de l'Architecture. Tentative qui serait forcément vaine, comme elle l'est dans tous ces bouquins, puisqu'on ne connait jamais qu'une infime parcelle de l'Histoire que pour oser ne fut-ce qu'une seule fois en donner le titre à son ouvrage.

Si j'ai choisi, bon gré mal gré ce titre, c'est parce que par historique, c'est "mon histoire" que je veux essayer de développer ici : comment je conçois, vois, vis et pense l'architecture, le design, l'urbanisme ou tous les autres domaines qui s'en rapprochent. Ce serait un peu mon chemin dans le monde de l'architecture, le développement de ma propre idéologie par rapport aux créations et aux idées préexistantes notamment.

Je ne suis actuellement qu'un petit étudiant en Architecture de BAC+1. Certains de mes propos peuvent sembler à certains peut-être pas assez approfondis, mes analyses pas assez fines, mon vocabulaire pas assez développé, ma culture insuffisante...
J'encourage vivement ceux qui s'estiment pouvoir me donner des leçons dans ces domaines à le faire.